A l’instar des autres membres de la famille de concepts Sphere, l’Audi Activesphere n’annonce rien de concret. Déçus ? Ce spectaculaire enrobage de coupé – crossover préfigure toutefois l’orientation du style et des futures technologies embarquées attendues sur les prochaines productions Audi. Le constructeur profite aussi de l’occasion pour en remettre une couche sur sa nouvelle plate-forme électrique…
Cette silhouette ressemblerait presque aux tests de personnalité proposés chez les psychologues. Au lieu d’une tache d’encre qui représenterait au choix un chien, un barbecue ou un hélicoptère, on pourrait imaginer l’étrange et inclassable machine qui étale ses presque 5 mètres sous nos yeux. Le concept Activesphere, quatrième de la série des Audi « Sphere », figure tout aussi bien une gigantesque berline, un coupé fastback sportif, un crossover grimé en monstre de rallye-raid… ou un pick-up, puisque même si cela ne saute pas aux yeux à première vue, toute la partie arrière peut s’escamoter pour libérer un espace de chargement à l’air libre.
Audi Activesphere Concept (2023) : ce qu’il annonce concrètement
L’Activesphere, tout comme ses prédécesseurs Urban Sphere, Skysphere et Grand Sphere, fait donc partie de ces concepts tout à fait abstraits. Les designers étant libérés de la plupart des contraintes industrielles, autant se lâcher… ce dont l’équipe du Français Charles Lefranc, responsable du centre de design Audi de Malibu, ne s’est pas privé. Il faut donc se figurer ce que donnerait le croisement entre une A7 Sportback dans au moins deux générations, avec une A6 Allroad.
Il n’est bien sûr pas question de break, mais d’un profil fastback élancé au possible, et particulièrement massif dans ses proportions (4,98 m de long, pour 2,07 m de large). Et puisque tout rehausser est à la mode, autant ne pas se brider. Porsche nous a bien servi une 911 Dakar, et Lamborghini une Huracan Sterrato. Voilà pour l’aspect spectaculaire de l’objet. Notons au passage les protections de boucliers et bas de caisse, déployées lorsque l’auto est en position haute (+ 4 cm), et les immenses jantes de 22 pouces chaussées de gros crampons tout-terrain. L’accastillage baroudeur tranche avec l’ensemble, mais le parti-pris est osé.
Lumière, s’il vous plaît
Les vraies surprises se trouvent en réalité à bord. Outre la cinématique complexe du hayon, se repliant pour libérer un espace façon pick-up, on remarque les surfaces vitrées en bas des portes et surtout, la bulle faisant office de calandre. La surface du pare-brise, gigantesque, joue pour beaucoup dans la première impression en s’installant dans ce curieux cockpit minimaliste : la planche de bord à l’horizontale se rétracte, et l’atmosphère est étonnamment lumineuse. Chose devenue rare aujourd’hui, à force de carrossage façon bunker pourvus de meurtrières. Autre étonnement, l’absence quasi-totale d’écrans (hormis une minuscule réglette affichant vitesse et charge de la batterie).
En revanche, Audi a imaginé un système de réalité augmentée pour afficher, via un casque ou des lunettes, les différentes fonctions multimédia et informations nécessaires à la conduite. Aussi spectaculaire qu’abstrait, soyons honnêtes. Mais lunettes sur le nez, les décors implémentés dans l’affichage de la navigation font leur effet… Même chose pour les commandes de clim, qui semblent flotter, à portée de main. En pratique, nous sommes évidemment loin d’une telle application sur de futurs modèles de production. S’en inspirer, dans l’affichage de prochaines interfaces, pourquoi pas. Sur la future A6 e-tron par exemple ?
100 kW et 600 km, les promesses des prochaines Audi électriques
L’A6 e-tron justement, avec le SUV Q6 e-tron à partir de fin 2023, sera l’une des premières Audi à profiter de la plate-forme PPE introduite par le concept A6 e-tron et repris sur l’Activesphere (du moins sur le papier, un concept permettant toujours d’imaginer un tas d’histoires). Cette nouvelle base technique (PPE pour Premium Platform Electric), dévolue aux modèles à grande autonomie chez Audi et Porsche, prévoit de s’articuler autour d’une batterie d’environ 100 kWh et d’une architecture en 800V. La future A8, notamment, devrait également y avoir recours.
En pratique, les modèles élaborés sur ce schéma permettront une autonomie théorique de 600 km et encaisseraient jusqu’à 270 kW en charge rapide CCS (de quoi retrouver environ 300 km d’autonomie en 10 mn, en extrapolant les chiffres les plus optimistes). Quant à l’hypothèse d’un coupé –berline Allroad, tout reste techniquement possible, surtout s’il s’agit de répondre à des phénomènes de mode qui ne faiblissent pas.
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